Expo.Coll. # 6 – ANATOMICA
Exposition collective # 6
Du 2 au 4 décembre 2016
ANATOMICA
Carole Challeau
Aurélie Gaillard
Estelle Jourdain
Thierry Savini
16, rue Saint Etienne – 84000 Avignon
L’association Arts UP dont l’objet est la promotion des arts visuels propose depuis 2011, une exposition collective annuelle chaque premier week-end de décembre. Ces expositions collectives se sont déroulées au Grenier à Sel puis à l’Espace Saint Louis, lieux prestigieux de la ville d’Avignon.
Cette année, l’association a choisi de surprendre le public en proposant une exposition collective plus intimiste avec seulement quatre artistes contre une douzaine d’artistes sur les expositions précédentes, et de faire découvrir un nouveau lieu sur Avignon Le Studio UM, lieu appelé à devenir un rendez-vous de la création artistique coréenne contemporaine. http://studio-um.fr/
Arts UP et le Studio UM se sont rencontrés à l’automne dernier et ont eu l’envie commune de proposer des expositions et des regards croisés sur la création contemporaine locale et asiatique. Cette année, Arts UP présente la sixième édition de son exposition collective au Studio UM qui ouvrira pour la première fois ses portes au public avignonnais.
Arts UP présente donc l’exposition ANATOMICA, exposition collective des artistes Carole Challeau , Aurélie Gaillard, Estelle Jourdain et Thierry Savini où se croisent regards et créations sur le thème de l’anatomie.
Présentation des artistes
Carole CHALLEAU
A la conquête des sentiments …ou petites stratégies amoureuses
Ses sujets de recherches s’inscrivent dans le corps humain, l’anatomie, siège des sentiments, ou encore dans la nature, reliant le macrocosme au microcosme. Sa quête incessante de beauté l’amène à l’effeuillage de l’être, dans sa grande complexité et ses profondeurs abyssales, d’où une grande fascination pour le corps amoureux, désirant et désirable.
Le lien doté de sa charge symbolique y trouve une place centrale et plus particulièrement l’espace de rencontre ou de contact qui crée celui-ci et qui se réduit bien souvent à un point, un nœud, une surface infime et subtile. Aussi, les entrelacs et ramifications organiques qui parcourent notre corps sont autant de liens d’échanges, de transmissions et transactions diverses et variées. La mise en réseau et circulation, sous forme de systèmes veineux, par exemple, l’intéresse particulièrement pour sa finesse, son élégance et son pouvoir d’évocation.
Elle invente des passerelles analogiques entre les nouages des fils de dentelle reliés les uns aux autres et la filiation. Elle aime la similitude formelle des veines, des ramifications végétales et des cours d’eau qui la ravissent, c’est la raison pour laquelle, bien souvent ces éléments sont superposés, confondus. Dans le même esprit, les cartographies en tous genres ; militaires, ferroviaires, routières, cartes de navigation, sont un de ses sujets de prédilection. Elles seront vite détournées en cartographie du corps amoureux, avec le corps féminin comme champs de bataille, terrain des passions et l’amour comme chant de Victoire !
Ainsi, elle part à la conquête de la beauté singulière, réinventant un monde poétique de distorsions, jonché de glissements de sens, où les choses sont là tout en se dérobant à l’infini. Le tout étant relié à une chaîne invisible et secrète. Il en résulte une œuvre énigmatique suscitant des questionnements, de l’émerveillement, empreinte de sensualité où bien souvent, le sentiment amoureux trône en filigrane, exhalant ses parfums d’érotisme sacralisé.
http://carole.challeau.free.fr
Aurélie GAILLARD
« Le travail d’Aurélie Gaillard s’avère chargé d’une tension ambivalente, du moins pour celles et ceux qui veulent bien y arrêter leur curiosité. Des formes, des couleurs, des textures, de la minutie des gestes, découle la tendresse d’un accueil, le souci de l’autre, pour ainsi dire un certain sens de l’hospitalité. Pourtant, la violence des thèmes, l’intensité pulsionnelle, le caractère physique, sexué, organique des représentations nous conduit simultanément à une confrontation vive, parfois douloureuse, avec nos propres démons intérieurs ainsi qu’avec les déchirements de l’histoire de l’humanité. Comme si l’artiste, par ses gestes minutieux mais ardents, cherchait à fondre ensemble la pesanteur et la grâce, sans que celle-ci fasse nécessairement signe vers un au-delà mystique. Celui ou celle à qui l’œuvre est adressée se trouve ainsi convié à une expérience esthétique contradictoire, entre répulsion et séduction, voyeurisme et intimité, souffrance et jouissance, matérialité et spiritualité, cruauté et générosité. »
http://aurelie.gaillard.chez.com
Estelle JOURDAIN
Piquer le piqué de la photographie, suturer des sculptures à l’espace, c’est mettre à mal l’autonomie supposée de l’oeuvre d’art. Quelle autonomie ? Quand Estelle Jourdain brode une de ses images, c’est lui reconnaître qu’elle a besoin d’une intervention en plus. Quand Estelle Jourdain suspend un de ses volumes, c’est lui concéder qu’il a besoin d’un supplément. Ce supplément en plus caractériserait ce qui, selon Jacques Rancière, fonde l’ontologie de l’oeuvre d’art actuelle : « l’autonomie de l’oeuvre d’art n’est que l’autre nom de son hétéronomie ». L’oeuvre d’art s’aliène. Fondamentalement au projet de son concepteur. L’art a besoin de l’artiste.
L’art qui reconnaît qu’il a besoin de l’artiste, c’est aller vers une autonomie réelle vis à vis du réel. Et reconnaître que l’art a besoin de l’artiste, c’est fléchir le dogme qui dit que l’art a cette capacité à nous révéler le réel tel qu’il est si nous pouvions en jouir sans en tirer besoin. Avons-nous besoin du réel ?
La production d’Estelle Jourdain nous rappelle que l’oeuvre est un objet, dont on peut avoir besoin. Et par là, parce que l’art d’Estelle Jourdain affirme son hétéronomie, que nous sommes et restons des sujets, avec toutes nos capacités d’auto-réflexions et d’auto-fondations.
Pascal Thevenet, auteur
www.estelle-jourdain.fr
Thierry SAVINI
« Il faudrait considérer son travail comme un tâtonnement perpétuel, une succession de recherches. Il faudrait ne rien forcer, ne rien vouloir, ne rien attendre. Il faudrait ne pas penser avant d’agir. Il faudrait donner du sens ou bien arrêter d’en donner. Il faudrait ne pas avoir à expliquer ce que seule la peinture exprime. Il faudrait s’extraire, n’être plus rien. Seulement voilà … »
Thierrysavini.com